(photo par Antoine Carlier)

INTERVIEW JOHN&JEHN


"L'amour ne nous déchirera pas" ne cessaient de répéter les John&Jehn. Effectivement, l'amour ne les a pas séparé, mais au contraire, soudé bien plus qu'on ne le pensait.
Le groupe franco-londonien vient de sortir son deuxième album Time For The Devil, qui sans aucun doute, nous montre que John&Jehn ont réussi à faire ce qu'ils souhaitaient par dessus tout: faire un album qui leur collait à la peau, en prenant le temps qu'il fallait.
Entretien avec John, que nous remercions chaleureusement pour avoir répondu à quelques questions pour UNKNOWN MAG: Londres-Montpellier en six minutes, top chrono.




UNKNOWN-MAG : Pourquoi avoir choisi John&Jehn comme nom de scène ?

John : Avant le groupe, on s’amusait à s’appeler John&Jehn pour jouer, c’est l’appellation des gens qui changent d’identité, les John Doe et Jehn Doe, aux Etats-Unis et dans les pays anglo-saxons, quand on trouve que quelqu’un n’a pas d’identité, on les appelle « John Doe », et quand c’est une fille « Jehn Doe ».



UNKNOWN-MAG : On vous renomme souvent « franco-londonien », pourquoi cette admiration pour Londres ?

John : Ce n’est pas tellement une admiration, c’est parce que c’est notre vie, à un moment donné nous avons eu l’opportunité d’aller à Londres, après pour l’admiration, peut-être bien pour des gens , car il y a une grosse scène musicale anglaise, et que tout simplement, beaucoup de musique vient de Londres, bien plus que de la France.



UNKNOWN-MAG : Quelles sont vos influences musicales ?

John : C’est très éclectique, nous écoutons de tout, des années soixante aux années quatre vingt, jusqu’à aujourd’hui. Actuellement nous avons beaucoup écouté Deerhunter, LCD Soundsytem. Mais aussi des vieilles choses comme Echo & The Bunnymen, Psychedelic Furs, et aussi la Motown, donc des goûts assez éclectiques.



UNKNOWN-MAG : Cela fait maintenant deux ans que votre éponyme John & Jehn est sorti, comment vous vous situez dans la musique ? Une sorte de bilan à faire ?

John : Non parce que nous ne réfléchissons absolument pas à ça, les bilans non plus parce que nous ne sommes pas vieux ! Donc je ne peux pas vous répondre parce qu’on avance un peu au jour le jour dans notre projet, on est pas du tout à se dire … les bilans ce sont les autres qui le font, les journalistes sont capables de dire si c’est un bon album ou non. On fait la musique, ça s’arrête là, on ne fait pas d’auto-critique de ce que l’on fait vraiment. Ce n’est pas notre job.



UNKNOWN-MAG : Comment s’est fabriqué Time For the Devil ?

John : Time for The Devil, s’est fabriqué en home studio, chez nous, on était produit par moi, et on était que trois en studio, Jehn et moi plus notre ingénieur du son, Matt Farrar, donc on a tout enregistré comme ça pendant deux mois, à la maison, et après on a donné nos morceaux à un ingé son qui s’appelle Dave Bascombe, qui est un ingénieur du son, mixeur de renom anglais.



UNKNOWN-MAG : Justement, qu’est-ce qui vous a inspiré pour créer cet album ? Il y a cette impression de « relâchement » dans Time For The Devil, par rapport au premier…

John : Disons que nous avons eu plus de temps pour faire celui-ci par rapport au premier, que nous avons fait au jour le jour dans notre chambre à Londres, ce n’est pas du tout la même histoire. Nous nous sommes posés plus longtemps sur les morceaux, on a continué à créer en studio, c’est toujours ce que nous faisons : créer des morceaux quand nous enregistrons, on ne fait pas vraiment de démos, on a eu plus de recul sur les choses pour le faire, donc nous nous sommes permis tout un tas de trucs qui sont vachement différents du premier album, là nous nous sommes lâchés d’avantage, sur des trucs qu’on a toujours eu envie de faire. Nous avons donc effectivement passé plus de temps sur les morceaux de Time For The Devil.



UNKNOWN-MAG : Comment réagissez-vous lorsque Skins a sélectionné Fear Fear Fear en tant que soundtrack de la saison 4 ?

John : Nous étions très contents ! Personnellement je ne regarde pas la série, mais je sais qu’il y a beaucoup de gens qui la regardent. Tu es super content car, comme nous vivons en Angleterre c’est bien qu’il y ai de l’actualité comme ça, que nous soyons reconnus dans le pays où l’on vit.



UNKNOWN-MAG : Des coups de cœur en 2009 ?

John : Deerhunter encore une fois, c’est quelques chose qui nous a beaucoup marqué, les Layers en concert, ça c’est quelque chose à voir, c’est très marquant. Il y a un ami à nous aussi, qui fait de la musique blues-avant-garde qui s’appelle Duke Garwood, qui est absolument à écouter !



UNKNOWN-MAG : un album ou titre de la décennie ?

John : d’un autre artiste ?



UNKNOWN-MAG : Oui, de ces dix dernières années, entre 2000 et 2010, quelque chose qui vous a marqué !

John : Je vais encore me répéter mais je choisis Deerhunter !



UNKNOWN-MAG : Dernière question toujours réservée aux artistes, donc s’il y a un message à faire passer, c’est maintenant ou jamais !

John : Ben... pas particulièrement. PREACHING THE BLUES! comme dirait Gun Club !





Un grand merci à Lara Orsal.