Quand nous avons enclenché le nouvel album des Battant dans la platine, autant être franc et dire qu’il y avait un blanc, un blanc qui signifiait malaise, un poids qui pesait alors très lourd en nous. Un fardeau. Ce fût un terrible choc lorsque nous avons appris le suicide de Joel Dever, moitié de Chloé Raunet. Derrière As I Ride With No Horse se cache tant de choses : de la spontanéité, un retour aux sources que l’on ne trouvait peut-être pas sur No Head. Le départ de Tim Fairplay semble avoir orienté le groupe vers un autre horizon : un album légèrement électronique teinté de post-punk (« Shutter » « Modern Days »), beaucoup plus travaillé sur l’instrument que sur des boites à rythmes et qui redéfinit le son du groupe. Parce que Battant a tout pour plaire, tout pour envoûter : des frissons jusqu’au sang sur « Scarlet » où la voix quelque peu hésitante de Chloé Raunet vient nous bercer derrière ces belles mélodies au piano, des guitares fantomatiques qui installent alors l’atmosphère du disque à partir de « Hubble » jusqu’à la fin de celui-ci : parfois obscur, parfois troublant (comme la pochette du disque illustrant une petite fille une arme en main).
Cet album serait-il plus intimiste ? Visiblement, oui. Les Battant ont pris le temps de composer, de travailler minutieusement les morceaux, ressenti dans ce onze pistes revigorant. Nous n’oublierons jamais Joel Dever et son travail apporté au sein du groupe.