Avec Bradford Cox les mots sont toujours difficiles à trouver. Difficiles, car la beauté de ses textes et mélodies nous laissent la plupart du temps bouche bée voire émus par son incroyable inventivité (« Criminals » « Shelia » « Walkabout » ). Parallax, son troisième disque solo, montre une fois de plus que Cox fait de sa musique tout un art, peut-être parfois délicat d’accès pour ceux qui n’auraient jamais –ou pas encore- écouter ses anciens albums (Logos, Let The Blind Lead Those Who Can See But Cannot Feel). C’est vraisemblablement par l’expérimentation de la musique et de la voix qui rend son petit monde si fabuleux qui nous plonge très souvent dans l’onirisme, le psychédélique et l'ambiant (« Modern Aquatic Nightsongs » « Doldrums » « Quark Part 1 »). Comme à son habitude, les textes sont très intimistes ( « Te amo, Pretend you know the way I love And we will go to sleep And we’ll have the century ») : Bradford Cox serait-il un sentimental ? À force d’épuiser les titres, le constat est qu’il nous est impossible de rester insensible à sa musique, à son univers, car ce qui fait très certainement sa force c’est son combat contre sa maladie : la musique semble faire abstraction de cette réalité, Parallax c’est une heure (ou 59 minutes, au choix) de rêveries, de voyage dans un autre monde (« Quark Part 2 »), un monde où règnerait le calme, l’amour et l’épanouissement de l’être humain. Un album qu’on utiliserait bien en guise de bande originale dans un film de Lars Von Trier (Melancholia) ou encore de James Cameron (Avatar).