Si le nom des Allah Las ne vous dit pas grand chose peut-être que celui de Nick Waterhouse vous semblera plus familier. Originaire de Californie, Nick Waterhouse est connu pour son style qui s’inspire du rhythm&blues du jazz et de la soul (un album sorti cette année, Time's All Gone ) mais aussi pour son rôle de producteur notamment avec les Allah Las .

 Avant de former un quatuor, le groupe s’est rencontré dans l’un des plus grands disquaires de Los Angeles où ils ont travaillé, le LA’s Amoeba Music. Ce qui les unis ? Un amour commun pour les disques. La naissance des Allah Las viendra ensuite dans une vieille cave californienne selon les dires, ils commenceront à se produire sur scène dans la Ville des Anges vers la fin de 2008. Quant à Nick Waterhouse cité plus haut, remercions ses doigts magiques pour la production de ce disque captivant et revigorant. Les nostalgiques de la musique psychédélique -13th Floors Elevators, The Seeds pour ne citer qu’eux- trouveront leur bonheur dans ce douze pistes, les californiens rallument la flamme du rock des années soixante comme l’on peut en trouver sur les compilations Nuggets. Leur premier single « Tell Me (What’s On Your Mind) » est une carte postale tel un California Dreaming : des couchers de soleil sur les plages, un trip sous LSD et du bon rock pour conquérir l’Ouest.


L’Americana, bien présent sur ce disque avec “Sandy” et “Busman’s Holidays” hypnotise à coup de réverbérations relaxantes, comme si les Allah Las s’étaient imprégnés d’une musique autrefois novatrice pour en faire une musique moderne. Une conjugaison pas si simple à harmoniser quand on n’a pas eu cette chance de connaître une époque où le rock’n’roll était glorieux. Hanni El Khatib a bien su nous le prouver l’année dernière avec Will The Guns Come Out, on peut faire confiance au rock de demain, il y a encore à écrire et à découvrir. Sa reprise des Cramps,  «Human Fly » en est la preuve: elle n’est certes pas à la hauteur de la voix endiablée de Lux Interior mais les riffs sont surprenants et lancinants.

Pari réussi pour un premier album transcendant qui nous ramène cinquante ans en arrière, quand les Byrds et les Electric Prunes enfiévraient un monde plongé dans l’exploration de nouveaux genres et de nouvelles expériences.

http://allah-las.com/






Chan Marshall, alias Cat Power, prend un virage à 360 degrés avec son nouvel album Sun. Depuis son EP de reprises, Dark End Of The Street, la belle Chan n’avait pas donné signe de vie depuis presque quatre ans. Que se passait-il ? Juste un besoin de prendre son temps et de (se) réaliser au maximum.

Si Monsieur Philippe Zdar (du groupe Cassius ndr) est au mixage, elle reste toujours autant maîtresse de ses textes. Adieu la période Jukebox avec les fabuleux « Metal Heart » et « Ramblin (Wo)man » qui frissonnaient en nous, Sun laisse place à un nouveau genre, à un « espoir » nous dit-elle. Plus vraiment de la folk légère mais de l’indie-rock qui s’affirme avec des titres comme « Ruin » et « Cherokee » où les paroles sont très facilement obsédantes et envoûtantes : « I never knew love like this, the wind the moon the Earth and the sky, I never knew pain like this when everything dies » (« Cherokee ») ; « What are we doin ? We’re sittin on a ruin » (“Ruin”) ou encore le titre “3,6,9” « 3,6,9 you drink wine, monkey on your back you feel just fine ».

On garde un avis partagé sur Sun : on peut être totalement séduit par cette idée de nouveau (« Manhattan ») comme être déçu et ne pas accrocher (« Real Life » et son synthé, qui a pas mal de difficultés à nous convaincre ; « Peace And Love »). Mais pourquoi vouloir blâmer une artiste aussi brillante que Chan Marshall ?

 



Si vous aimez Tame Impala, vous allez très certainement aimer Opossom.
Ancien membre de The Mint Chicks, Kody Nielson décide de miser sur ce nouveau projet pas mal psychédélique ( "Watchful Eye" "Cola Elixir") et pop ("Girl" ; "Blue Meanies") qui semble démarrer fort.
Ils ont sorti un premier album en Août dernier, Electric Hawaii que l'on peut écouter juste ici.

Un aperçu en images avec leur nouveau clip "Girl":




Lescop en intrigue plus d'un sur la Toile et ne cesse d'exciter notre curiosité depuis la sortie du titre "La Forêt". Pourquoi ? Ce n'est plus un secret pour nous, on pense directement à Etienne Daho ("Tombé Pour la France") ou encore Taxi Girl, on replonge dans les années 80, on se laisse porter par la pop française de son EP La Forêt.
Sur scène Mathieu Lescop danse comme Ian Curtis, il éblouit par ses faits & gestes maîtrisés et non pas calculés, tout vient naturellement comme si sa musique était en totale adéquation avec son corps. Son clip "Tokyo, La Nuit" envoûte par les images & les mélodies.
Lescop est un magicien, il y a de l'avenir derrière ce génie qui n'hésite pas à utiliser la langue française (qui se veut parfois délicate d'utilisation) dans ses textes. On attend avec impatience la sortie de son album prévue pour Octobre 2012.



Difficile de trouver les quelques perles rares musicales en ces temps où l’industrie du disque ne se porte pas au plus haut de sa forme. Là où la routine commence peu à peu à s’installer, les Alt-J nous prouvent tout le contraire avec leur premier album An Awesome Wave.

Surpris et stupéfait, lors de l’écoute du disque où se mêlent différentes influences dans différents domaines (le cinéma, la photographie, l’art), Alt-J sait toucher l’épine sensible de l’être humain avec des titres comme « Breezeblocks » « Matilda » ou encore « Dissolve Me », tant par les mots que par les mélodies qui nous laissent dans un « état second », dans une « gueule de bois » de contemplation, comme le dit si bien Joe dans une interview récemment faite.

Si certains groupes rabâchent toujours la même chose sur l’amour et la vie, An Awesome Wave montre que l’on peut parler d’un chapitre tout comme d’un personnage de cinéma qui nous émeut (« Fitzpleasure » pour Last Exit To Brooklyn de Hubert Selby Jr, « Matilda » pour le rôle de Nathalie Portman dans Léon de Luc Besson). Qui aurait penser un jour écrire sur le chapitre d’un livre ou d’un photographe de guerre ? Nul besoin de trouver inspirations seulement dans les sentiments, Alt-J creuse beaucoup plus loin qu’un simple mal-être existentiel.

L’univers du groupe séduit particulièrement par son originalité à nous offrir des compositions de qualité où l’on se laisse guider vers un autre monde. Alt-J un groupe venu d’ailleurs ?