Le buzz Brigitte était inévitable, des mélodies obsédantes, des paroles amusantes, nous leur avons posé quelques questions afin d'en savoir un peu plus sur l'univers de ces charmantes jeunes femmes.

photo: Mark Maggiori


UNKNOWN MAGAZINE : Brigitte, c’est quoi au juste ? Une philosophie, un mouvement féministe ?

Sylvie Hoareau : Moi je suis Brigittisme (rires) !
Aurélie Saada : Brigitte ce n’est pas militant, nous avons du mal à se dire « féministe ». Une femme peut être une maman, travailleuse, amoureuse, putain, maquillée, démaquillée. Une femme c’est complexe, c’est plurielle. Je ne sais pas si c’est du féminisme, mais dans tous les cas c’est féminin. Une philosophie, je ne pense pas, nous ne sommes pas vraiment là-dedans. Nous sommes un peu "lâché-prise" dans notre écriture et dans nos compositions. C’est un album que l’on n’aurait pas pu écrire il y a vingt ans. Bizarrement plus c’est lâché, plus les choses ont l’air d’être cohérentes.


UNKNOWN MAGAZINE : On vous a donc découvert avec la cover de NTM « Ma Benz » : Pourquoi ce choix ? Que représentait-elle à vos yeux ?

Sylvie : Cette reprise est un concours de circonstances, pour la clôture du cinéma vintage et érotique à Paris au Forum des Images, un festival assez arty. On nous avait demandé de jouer et si on pouvait faire une reprise d’une chanson érotique. Nous avons fait ce choix-là parce que nous aimons les challenges, mais aussi parce que nous adorons NTM. Et puis ça semblait loin de nous, c’était plus intéressant et plus ludique de prendre quelque chose qui est loin et de se l’approprier. C’est devenu ce que c’est devenu, ça nous a un peu échappé. Il y a un ami qui nous a dit « enregistrez-là ! je la passerai ! elle est super ! », puis nous sommes allées en studio, on ne pensait pas du tout l’enregistrer et puis il nous restait un peu de temps, alors nous avons enregistré « Ma Benz ». Finalement on s’est rendu compte que nos choix n’étaient pas toujours réfléchis, il y a toujours ce lâché-prise, faire ce qui nous intéressent, ce qui nous passent par la tête, et on verra après. Et quand on regarde l’ensemble de nos chansons, on trouve que cette reprise a vraiment sa place dans l’album. Cela montre bien comment nous sommes: libres, décomplexées, assumant nos désirs, nos déboires. Elle est assez symbolique. Nous avons reçu la bénédiction du groupe NTM et de Lord Ko ! C’est encore plus beau, plus jouissif d’avoir fait ce choix.



UNKNOWN MAGAZINE : En ce qui concerne vos influences on entend souvent parler de Brigitte Fontaine, Brigitte Bardot, mais il doit bien y en avoir d’autres ?

Aurélie
: Nous n’avons pas du tout été influencé musicalement par ces Brigitte-là, nous avons choisi ce prénom parce qu’il avait un côté à la fois très familier: la maman, la boulangère, la voisine. Il avait un côté un peu osé et scandaleux parce qu’on pense aussi à toutes ces femmes, ou à « Brigitte femme de flic ». Nos influences sont assez larges, beaucoup de choses nous ont bercé, construites, le cinéma de Jacques Demy ou les westerns de Sergio Leone nous ont autant influencé que la musique de Billie Holliday, des Kinks, ou Simon and Garfunkel, des choses aussi modernes.


UNKNOWN MAGAZINE : Vous avez donc remporté une Victoire de la Musique : Quel effet ça vous a fait ? Vous vous y attendiez ?

Sylvie
: Je dois dire que j’étais un peu dans un état « cotonneux ». Il n’y avait plus trop d’émotions.
Aurélie : J’ai eu l’impression que c’était comme avoir une mention au bac, c’est-à-dire que tu vis très bien sans, on ne s’attendait pas à l’avoir. Nous tournons beaucoup, nous avons un public d’enfer qui nous suit, nous faisons parties des chanceux qui vendent des disques aujourd’hui. C’était comme un petit plus, à partager avec toute notre équipe : les techniciens, nos musiciens. C’était assez chouette pour tout le monde !


UNKNOWN MAGAZINE : Avez-vous des projets après cette tournée ?

Aurélie
: On va essayer de refaire un album !


UNKNOWN MAGAZINE : Quel(s) conseil(s) de Brigitte donneriez-vous aux filles ?

Aurélie
: Osez ! C’est ce qu’on s’est dit au départ, ça nous a porté bonheur de se faire confiance pour ça. Ne pas se laisser influencer et ne pas se laisser décourager.