Mark Lanegan, un homme qui, sur son CV pourrait en épater plus d’un : des collaborations époustouflantes (PJ Harvey, Nirvana, Isobell Campbell, Josh Homme) et une voix on ne peut plus marquante qui rappelle de temps à autre Eddie Vedder (Pearl Jam). Un neuvième album, Blues Funeral sort ces jours-ci chez Beggars et est très certainement un de ses meilleurs disques.
Un arrière goût de Queens Of The Stone Age rappelle ses anciennes participations au sein du groupe (« The Gravedigger’s song » « Riot In My House » « Quiver Syndrome »). Les textes sont comme une prière, comme si l’on en était imprégné, comme s’ils pénétraient dans nos entrailles : on y trouve beaucoup de spiritualité -thème pratiquement majeur dans l'album- comme l’indique son titre. Il y a une atmosphère sombre, on pourrait presque palper la mort , la Faucheuse assise à côté de nous (« St Louis Elegy , « Phantasmagoria Blues »), cela pourrait être frustrant ou affolant mais les mélodies et les paroles sont tellement séduisantes par des illustrations (« Leviathan ») que mourir serait quasiment beau, à croire que Blues Funeral est la bande-son idéale pour s’éteindre. Arriverons-nous sur le chemin de la Rédemption après avoir écouter entièrement les douze» pistes ? Cela ne dépend pas vraiment de nos choix. "Only God Knows".
Un album qui résonne comme l’Apocalypse, comme une fin du monde passive où l’on pourrait contempler chaque détail, chaque chose qui se détruit petit à petit ( « Tiny Grain Of Truth » ). Blues Funeral est une morte lente, mais peut-être pas si douloureuse qu'elle en a l'air.